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Une nouvelle étude révèle un mécanisme naturel de défense du foie contre la stéatose hépatique liée à l'obésité

Publié le 6 août 2025 Mis à jour le 6 août 2025

Cette découverte ouvre la voie à un nouveau traitement potentiel contre le MASH, un problème de santé mondial en pleine expansion

Une nouvelle étude menée par le laboratoire de transduction des signaux et du métabolisme d'Esteban Gurzov (Maître de recherches FNRS) à l'ULB, en collaboration avec le laboratoire Redox Signaling du Centre de biologie structurale VIB-VUB, dirigé par Joris Messens (chef de groupe, VIB), a mis en évidence un mécanisme de protection essentiel du foie qui pourrait être exploité pour lutter contre la stéatohépatite associée à un dysfonctionnement métabolique (MASH), une maladie hépatique grave liée à l'obésité qui touche des millions de personnes dans le monde.

 La MASH est une maladie évolutive qui peut entraîner une cirrhose et un cancer du foie. L'un de ses principaux facteurs est le stress oxydatif, causé par une surcharge de molécules d'oxygène réactives instables qui endommagent les cellules hépatiques. La nouvelle recherche met en évidence le rôle protecteur du sulfure d'hydrogène (H₂S), un gaz produit naturellement par l'organisme et connu pour son odeur caractéristique d'œuf pourri.

« Le H₂S joue un rôle protecteur en modifiant les protéines par persulfuration, c'est-à-dire en les marquant pour les aider à fonctionner correctement en cas de stress », explique le professeur Joris Messens. « Mais chez les patients et les modèles animaux atteints de MASH, nous avons observé une baisse significative des enzymes qui produisent le H₂S, ce qui limite cette défense naturelle et peut aggraver les lésions hépatiques », ajoute le Dr Daria Ezeriņa.

À l'aide d'un profilage moléculaire de pointe développé par le professeur Milos Filipovic et de techniques biochimiques, les chercheurs ont cartographié l'évolution des schémas de persulfuration au cours de la progression de la maladie. Alors que la protection globale diminuait, certaines protéines clés ont paradoxalement augmenté leurs niveaux de persulfuration, ce qui suggère une réponse compensatoire ciblée du foie.

« Cette découverte nous donne des informations précieuses sur la manière dont le foie tente de lutter contre les dommages », a déclaré le professeur Esteban Gurzov. « Elle ouvre également la voie à de nouvelles approches thérapeutiques visant à restaurer ou à renforcer ce mécanisme de défense basé sur le H₂S. Même en situation de stress, le foie active de manière sélective des réponses protectrices, ce que nous pouvons potentiellement exploiter pour le traitement. »

Équipe de recherche et soutien

L'étude a été menée par Tzu-Keng Shen (aspirant FNRS et premier auteur), le Dr Eduardo Gilglioni (boursier postdoctoral TELEVIE), Wadsen St-Pierre Wijckmans (aspirant FNRS), Bernat Elvira (chargé de recherches FNRS), Eric Trépo (chercheur qualifié FNRS) et des collaborateurs belges et étrangers.

La recherche a été soutenue par le FNRS, TELEVIE, WELBIO, la Fondation ULB, VIB et une bourse Consolidator Grant du Conseil européen de la recherche (CER). L'étude complète a récemment été publiée dans Redox Biology (facteur d'impact : 11,9). Illustration créée par BioRender.